Mon parcours

 

Comme beaucoup d’entre nous, maniaques du ciel, je me suis intéressé à l’astronomie à un très jeune âge après avoir reçu pour Noel un petit télescope très rudimentaire que je ne savais pas comment utiliser (il est même pointé à l’envers, vers le bas sur cette photo!) J’avais 11 ans, c’était en 1965.

Le télescope a ramassé la poussière jusqu’à ce que, quelques mois plus tard, je me réveille en plein milieu de la nuit et j’aperçois une étoile si brillante qu’elle ne me semblait pas « normale ».

J’ai sorti le télescope et j’ai fini par réussir à pointer l’astre en question pour découvrir qu’il s’agissait d’un croissant. Je ne savais même pas qu’il fallait mettre l’image au foyer; l’image était donc très grossière. J’ai découvert après avoir fouillé dans les encyclopédies de mon père qu’il s’agissait de la planète Vénus. Je venais d’avoir la piqure!

En 1968, à 14 ans, mon père m’acheta ensuite une lunette de 60mm F/15 d’excellente qualité chez Harrison à Montréal, montée sur une bonne monture équatoriale. J’ai immédiatement commencé à noter mes observations dans un cahier.

Je me joins ensuite à la Société d’Astronomie de Montréal et, à 15 ans, en 1969, je polis mon premier miroir de télescope, un 8 po F/6 et je l’assemble avec les pièces disponibles au magasin de club et fabriquées par M. Adélard Rousseau, un des membres. Ce miroir est phénoménal et me permet de réaliser de belles observations alors que j’habitais la rive sud de Montréal où le ciel était encore relativement noir à l’époque. J’installe ensuite mon télescope en permanence sur un pilier de béton avec un abri en bois et fibre de verre qui roulait pour exposer le télescope.

En 1970, j’ai eu l’honneur d’être invité à une émission spéciale animée par Henri Bergeron lors d’une mission Apollo à la télé de Radio-Canada. C’était pour couvrir le volet astronomie amateur. C’était plutôt intimidant!

A l’été 1971, à 17 ans, j’ai l’immense opportunité de me joindre à l’équipe des moniteurs du pavillon de l’Astronomie de Terre des Hommes. Quel plaisir de transmettre notre passion à des visiteurs de partout dans le monde. Nous sortions même nos télescopes devant le pavillon, à l’ile Notre-Dame, tous les soirs où la météo le permettait.

La discipline de la prise de notes...

A partir de ce moment, je commence à noter et dessiner mes observations sur de petites fiches, et sur des rapports d’observation, que je possède encore d’ailleurs!

Vers 1974, encore étudiant, sans le sou, je vends tout mon équipement, me trouve un appartement à Montréal, et je cesse de pratiquer l’astronomie. Cependant, la passion est dormante et ne s’éteint jamais.

La « Renaissance »:

Ce n’est que 36 ans plus tard, en janvier 2010 et à l’aube de la préretraite prévue pour le mois de juin 2011, que je me remets activement à l’astronomie et je joins les rangs du Club des astronomes amateurs de Laval. Comme la technologie a progressé depuis! Je me retrouve confronté à des choix complexes et, pour tâter le terrain, je me procure un Celestron CPC800, un Schmidt-Cassegrain « go-to » sur monture azimutale. Mais mon plan est de graduer à un télescope beaucoup plus gros aussitôt que je serai à la préretraite.


Un grand rêve réalisé:

En juin 2011, l’heure de la préretraite a sonné, et en même temps, le moment de réaliser mon rêve: acquérir un télescope Celestron de 14 pouces de diamètre avec électronique sophistiquée.

Ouf, ce n’est pas un jouet! Mais c’était certainement un Noel prématuré pour moi…

Mon budget en prend un coup quand je constate que le télescope n’est qu’une partie de tout l’arsenal qu’on « doit » se procurer (bon OK, il n’y a pas vraiment d’obligation mais…) pour accomplir toutes les tâches qu’on désire. A ce jour, l’inventaire d’équipement continue de s’allonger mais je me dis que je l’ai bien mérité. Je crois qu’en anglais on appelle ça « self-indulgence ».

 

Un voyage marquant :

En décembre 2011, un voyage avec mon épouse m’amène à Mendoza, au pied des Andes en Argentine et j’y amène mon CPC800 pour voir le ciel du sud

Les voisins de la maison que nous avons louée sont captivés par ce qu’on y voit au télescope et je finis par le laisser en consignation au club d’astronomie local (Grupo de Astrónomos Mendocinos Aficionados). Pour en faire bénéficier le plus de gens possibles car les amateurs de cette région ont rarement un instrument digne de ce nom. Je pourrai aussi en bénéficier lors de visites subséquentes. J’ai établi une solide amitié avec Leo Cavagnaro, le président de ce club, et nous avons le bonheur de nous retrouver régulièrement. Une visite marquante dans mon parcours. Je continue de correspondre aussi avec d’autres membres de ce club.

Un voyage de rêve, et vive l’astrophoto!

Puisque j’ai toujours aimé prendre des photos, l’astrophotographie représentait pour moi une évolution tout à fait naturelle.

Lors de mon voyage au Nouveau-Mexique avec 4 autres passionnés de l’astronomie du 18 au 26 octobre 2014, j’ai pu capturer en photo une dizaine d’objets célestes dans un ciel tout à fait noir. Le nirvana! J’en ai eu pour quelques mois à traiter toutes ces poses…

Enfin un observatoire!

Il devient de plus en plus évident que transporter, monter et démonter un instrument de cette taille n’est pas une mince tâche. Un observatoire représentera un progrès important dans ma quête de confort et d’efficacité. Je commence donc à ébaucher un plan pour un observatoire à toit roulant abritant deux piliers pour l’équipement. Début des travaux en mai 2015 et inauguration en novembre 2016. Grâce à l’aide précieuse de Diane et Gilles Patenaude, les travaux sont effectués de manière très professionnelle.

Je me suis aussi procuré un autre télescope pour mettre sur le deuxième pillier. Un SkyWatcher Esprit 120mm. Ceci est très utile pour les objets célestes qui sont trop étendus pour l’étroit champ de vision de mon télescope de 14 pouces.

Depuis que l’observatoire est en opération, j’ai accumulé une grande collection d’astrophotos qui sont les témoins de mon apprentissage et que j’aime bien retravailler au fur et à mesure que j’apprends de nouveaux trucs. C’est là une des grandes joies de ce hobby, on continue d’apprendre

 

Participation au partage des connaissances et promotion de l’astronomie

Une passion amène généralement à vouloir en partager les fruits avec d’autres. L’astronomie et l’astrophotographie sont des domaines de connaissance assez pointus qui offrent beaucoup d’opportunités à quiconque manifeste le désir de s’impliquer à ce niveau.

J’ai recensé avoir fait plus de 115 présentations ou ateliers à des clubs d’astronomie ou des écoles de 2012 à 2022, dans la région du Grand Montréal. Mentionnons aussi quelques présentations au Colloque astrophotographie (autrefois Colloque CCD) et des ateliers à l’ACAIQ (Ateliers Conférence Astro-Imagerie du Québec). Je suis toujours disponible sur demande et je peux aborder plusieurs sujets différents en astronomie.

La rencontre du grand public lors des événements populaires me procure une grande joie. J’adore être entouré d’oreilles attentives et leur parler des merveilles de l’univers!

Fête des neiges au Parc du Bois-de-Belle-Rivière Mirabel avec le club du même nom (CABBRM)

J’ai aussi eu l’occasion d’organiser une session live pour présenter le club d’astronomie de Mont-Tremblant et l’observatoire du pavillon Velan dans le domaine St-Bernard lors d’une session collaborative avec des astronomes amateurs et du grand public français lors de leur Festival Étoile du Sud en avril 2019. L’expérience fut très appréciée là-bas et nous allons récidiver dès que nous le pourrons.

Les écoles primaires sont un autre terrain fertile pour répandre des graines de curiosité en espérant que quelques-unes vont peut-être éclore un jour! Et les questions qu’on me pose me font parfois sérieusement réfléchir tellement elles sont inattendues… (ici, classe à Ste-Dorothée en 2013)

La cause de la Fédération des Astronomes Amateurs du Québec (FAAQ) me tenant à cœur, j’ai décidé de m’impliquer en faisant partie du Comité consultatif sur la situation financière de la FAAQ en 2019. La Fédération était rendue à un moment charnière de son existence et je suis heureux que lors d’un vote subséquent auprès des membres, la fédération a reçu l’appui nécessaire pour construire son avenir sur des bases solides.

2019 a aussi vu l’émergence d’un programme d’épinglettes pour une grande variété de programmes d’observation ainsi que celui pour l’astrophotographie. Je fais présentement partie d’un petit comité qui évalue les photographies reçues dans le cadre de ce programme.

 

Implication dans un club d’astronomie dynamique

Je ne pourrais pas passer sous silence mon implication dans un merveilleux club d’astronomie qui est en plein essor: Le Club d’astronomie Mont-Tremblant. Le club a doublé son membership en deux ans et nous nous retrouvons maintenant avec plus de 150 membres, le deuxième plus gros au Québec. J’y anime deux groupes d’astrophotographie et l’enthousiasme et la progression des membres sont très motivants. J’ai l’honneur d’en être le président de mars 2022 à mars 2024.

On fait de la science, de la vraie science!

Une découverte majeure dans le monde scientifique a eu lieu en 2015: la découverte d’ondes gravitationnelles causée par des collisions d’étoiles à neutron ou de trous noir par les détecteurs hautement spécialisés LIGO et VIRGO. En 2017, une manifestation visuelle résultant d’une de ces collisions a été découverte et semait l’émoi dans la communauté scientifique.

Un réseau de télescopes d’observatoires professionnels répartis autour du globe appelé GRANDMA a été mis en place pour en détecter d’autres. Ce consortium est dirigé par Sarah Antier astrophysicienne au Laboratoire Astroparticule et Cosmologie à Paris. Parallèlement, en 2019, Sarah a mis en place un réseau de télescopes de bonne taille appartenant à des astronomes amateurs provenant de plusieurs pays pour intervenir encore plus rapidement. Il s’agit du groupe de collaboration pro-am KILONOVA Catcher. Je me suis joint à ce réseau et mon télescope de 14 pouces me permet de pouvoir contribuer à cette recherche.

En juillet 2019, une première alerte nous a été envoyée et j’ai soumis une première observation dont le résultat a été négatif. En février 2020, une autre alerte nous est parvenue et j’ai pu produire des images 6 champs suspects. Malheureusement, notre réseau n’a pas encore réussi à confirmer une manifestation optique de ces phénomènes, mais il faut être patient et persévérant car les endroits qu’on nous demande de chercher sont vastes et imprécis.

En avril 2020, un compte-rendu de cette troisième campagne d’observation a été publié et j’ai eu le bonheur de voir mon nom mentionné en tant que collaborateur. C’est vraiment très valorisant et je suis très motivé à poursuivre cette collaboration et d’autres qui pourraient convenir à mon équipement.

Voilà donc où j’en suis pour l’instant. L’astronomie est un domaine vraiment très vaste où il y a de la place pour apprendre, enseigner, promouvoir, et s’épanouir, et ce, sur plusieurs facettes.

Je conclus en remerciant ma tendre épouse, Sylvie Schirm, qui m’encourage et me supporte dans mes folies et passions et sans qui tout ça pourrait être bien compliqué.